Carnet de voyage

Publié le par Alex

DSCF0120-reduite.jpg

 

Lundi matin, nous chargeons les affaires dans la voiture, il est 4h30. Comme pour tout voyage qui se respecte, le coup de stress final est bien au rendez vous. Peur d’arriver en retard à l’aéroport. Je sens mes parents tendus, ma mère conduit relativement mal et je la sens à fleur de peau. Au fond de moi je ressens aussi un stress profond qui se mêle à de l’excitation. Tantôt c’est le stress qui prend le dessus, tantôt c’est le désir de me trouver déjà là bas. En faite, je pense que je ne réalise pas encore à ce moment que je vais à Madagascar. On me parle d’un pays chaud, entre l’Afrique et l’Asie, très pauvre, avec un petit restant de colonisation Française mais j’ai beaucoup de mal à me faire une image. Arrivée à l’aéroport, j’ai la sensation de retomber enfin sur terre et de réaliser enfin ce qui va m’arriver. Je pars réellement pour Madagascar ! Dans le hall, je trouve étonnamment bien mon chemin et comprend vite comment le système fonctionne. Je me suis impressionné moi-même. Au milieu d’une foule métissée, à 6h40 du matin, dans un état que l’on peut qualifier de second, je garde mon calme et déstresse même ma mère. J’embarque enfin dans l’avion qui me mènera à Paris. Au moment du décollage, je sens ma gorge se resserrer, mes yeux ne demandent qu’à pleurer. Je réalise enfin pleinement que je viens de partir pour 7 mois dans un pays à l’autre bout de la planète qui m’est totalement inconnu et qui est en plus l’un des plus pauvres de la planète. Je repense aux derniers messages des copains, à mes parents, à tout ce que je laisse. A ce moment là, je suis submergé de pensés et de sentiments de tristesse. La splendeur du paysage calmera ma tristesse. J’ai les yeux rivés sur le hublot et je contemple quelques instants magiques durant lesquels le soleil frôle la surface des nuages et embaume l’atmosphère de mille feux. Une heure après, me voila arrivé à Paris. Je suis encore en France, mais pourtant je me sens déjà si loin de chez moi. Je traverse l’aéroport de Paris et j’embarque enfin dans l’avion qui me mènera à Antananarivo, la capitale de Madagascar. Le vol vers Tana n’a pas été trop long. Je n’ai jamais eu le temps de m’ennuyer. Je regardais le paysage, j’écoutais de la musique, j’observais le plan de vol et surtout je discutais avec mon voisin. Ce dernier est professeur d’université à Tana. Il revenait d’un séminaire au moyen orient je crois. En discutant j’apprends que son fils est étudiant en agronomie, presque comme moi. C’est une aubaine ! Il me propose de rencontrer son fils qui va venir le chercher à l’aéroport à 23h. J’accepte bien volontiers son invitation car je suis persuadé que cela peut m’apporter beaucoup pour mon travail futur. 10h30 plus tard, me voici enfin arrivé à bon port. Lorsque j’aperçois les premières lumières de Tana je n’arrive pas à y croire. En descendant de l’avion, tout de suite, la chaleur m’accable. Je sens mon palpitant qui s’excite, mon corps qui sue, mes vêtements qui captent l’humidité ambiante. De très nombreux papillons et insectes volent autour des projecteurs de l’aéroport. Je suis très méfiant de tout, presque paranoïaque. Mes sens sont en alerte constante, et je contrôle le moindre insecte qui m’approche, la moindre personne qui se trouve à proximité de moi. Il faut dire que l’on m’a présenté Madagascar comme un pays ou il faut se méfier de tout le monde, où les épidémies se promènent sans laisse, où le moindre moustique qui vous pique peut vous transmettre une maladie qui peut s’avérer mortelle (surtout si on n’a pas encore pris sa Savarine, comme moi). A la sortie de l’aéroport, après les dernières formalités administratives et une tentative de back chiche par un agent de l’aéroport que j’ai admirablement bien déjouée, une foule presque ordonnée m’attend à ma droite et à ma gauche. Au centre, des porteurs officiels et moins officiels, des chauffeurs de taxis s’agitent pour trouver un client à transporter. Je recherche quant à moi mon nom sur un carton tendu par les malgaches, pour repérer mon hôtel, et repousse gentiment tous ceux qui me proposent de me conduire. Après un long vol en avion, il faut garder des forces pour ce petit exercice qui s’avérera d’ailleurs être un échauffement ridicule par rapport à ce qui va suivre. Cette fois ci pas de doute, je suis bien à Madagascar. Lorsque j’ai enfin réussi à trouver mon nom, je retrouve comme par miracle mon voisin de voyage avec son fils. Je discute rapidement avec lui pendant que le professeur discute en Malgache avec mon futur chauffeur. Après un échange de numéro, nous convenons de nous téléphoner le lendemain matin. Je lui indique le nom de mon hôtel au cas où il passe par là. Je suis ensuite le chauffeur de taxi en confiant légèrement contre mon grès mes bagages à des porteurs officiels. Je grimpe dans une voiture toute cabossée, rouillée par endroits, et fessant un bruit inquiétant au démarrage. Bien sûr il n’y a pas de ceintures, et le voyage se fait à fon, sur une route ressemblant plus à un champ de pomme de terre qu’à une voie de circulation, le tout en évitant de justesse les vélos et très nombreux passants qui se déplacent sans lumière et dans le noir. Durant ma première nuit à l’hôtel, je n’ai vraiment pas bien dormi. Dans la rue juste à ma fenêtre, des gens ne cessent de passer toute la nuit, ils crient, parlent, klaxonnent, des chiens aboient. Je me demande vraiment dans quel pays je suis arrivé. Ma paranoïa des moustiques en plus m’oblige à m’envelopper dans mon sac de couchage pour ne laisser aucune partie du corps dépasser et ma crainte largement excessive des voleurs me pousse à rester attentif toute la nuit. Le lendemain matin, je n’arrive pas à me décider à sortir de l’hôtel. La rue me fait peur. J’ai peur de me faire agresser, peur de me faire voler, ou même tout simplement peur de me faire écraser par une moto, un camion ou une voiture qui frôlent parfois les passants sans considération particulières, et qui plus est pas à petite vitesse. Je rencontre un vieux baroudeur au petit déjeuné. Il m’expliquera qu’il a voyagé dans de très nombreux pays et qu’il me trouve admirablement courageux de partir donner mon temps pour travailler dans une ONG d’un pays pauvre. Je sympathiserais plus tard avec lui, ce qui me poussera quelque part à aller vers les gens d’avantage, pour discuter et s’intégrer à la faune locale. Au bout d’un moment, je me décide à me balader dans la rue, dans le but de trouver un téléphone portable. Je tente quelques petites boutiques sans succès. Une voiture blanche toute cabossée et rouillée me klaxonne et un homme sort par la fenêtre. C’est le chauffeur de taxi qui m’a amené jusqu’à l’hôtel. Il me propose de monter dans son taxi, sur le coup, je me demande si c’est pour me faire payer. Je lui dit que je me promène, il insiste souriant, et me dit qu’il va à l’aéroport et qu’il peut m’y amener pour acheter un téléphone. Une fois à l’aéroport, je constate que malheureusement la boutique est fermée. Après une vingtaine de minutes d’attente dans le hall, le chauffeur me propose de me ramener à l’hôtel et de m’emmener à un endroit où je pourrais acheter un portable. Ce jour là, le gestionnaire de la boutique a décidé de ne pas venir… Je grimpe donc à nouveau dans le taxi pour le village d’Ivato. Ici, c’est la règle, tout se négocie. Je n’ai donc pas fais d’exception pour le téléphone portable. J’ai pu le payer 30 000 Ariary soit environ 11€. En y ajoutant un crédit de 10 000 Ariary soit 3,80€, je suis tranquille pour un bon moment. La suite sera postée lors de ma prochaine connexion Internet…

 

 

 

IMG_4703-reduite.jpgGraissage-du-velo-02.04---3-reduite.jpg

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
<br /> Merci de ns faire partager ton voyage,le soir des 50 ans d'Eric, ton papa, ns a lu tes premiers écrits,moments magiques, tes parents et ton frère sont très fières,ns pensons à toi, des bisous,<br /> annie rénald<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> coucou petit voyageur ^^ bon a ce que l'on voit ton voyage c'est bien passer malgres des peurs !!!<br /> nous te faisons une grosse bise (les percet)<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Super !! je suis content d'avoir de tes nouvelles !! :p Ton texte est super bien écrit, tu es arrivé à me prendre par les sentiments, mais la prohaine fois, JE T'EN SUPPLIE, rajoute des espaces<br /> dans ton texte !!! mdr<br /> Tcho, on pense tous à toi !! je vais voir ton blog tous les jours pour voir s'il y a des nouvelles !! ;)<br /> <br /> <br />
Répondre